lundi 25 juin 2007

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Je n'ai pas songé à utiliser ce blogue pour annoncer mon exposition de la fin de semaine dernière, et je n'ai d'ailleurs réalisé cet oubli qu'au moment où Olivier me l'a mentionné, dimanche après-midi. De cette façon, j'aurais peut-être eu plus que cinq ou six visiteurs.

Cinq ou six visiteurs, si je ne compte pas la centaine de personne qui visitaient le musée dans lequel je me trouvais, et qui daignaient parfois s'arrêter devant ma table pour me poser deux questions, toujours les mêmes, c'est-à-dire «qu'est-ce que c'est?», et «combien ça prend de temps à faire?».

Trois mois de travail, donc, dont le dernier à seize heures par jour sans congé, et trois mille dollars dépensés, pour aller m'asseoir dix heures derrière une table, dans l'oubli le plus complet.

Si j'avais su...

mardi 5 juin 2007

Pas une mauvaise journée.

Malgré ce marteau-piqueur en face de ma fenêtre dès l'aube et qui est resté pendant toute la journée, et aussi cette fatigue que je ressens de plus en plus, j'ai passé une journée très satisfaisante. D'abord parce j'ai reçu cinq plans que j'avais acheté à un luthier américain, et ce au moment exact où j'en ai eu besoin, ce matin, pour comparer certaines mesures avant de poursuivre le travail sur cette nouvelle viole sur laquelle je travaille. Ensuite parce que ces cinq plans ne m'ont coûtés que 20$ chaque, contrairement aux 200 Euros que j'ai déjà payés, l'été dernier, pour un autre plan...

[parenthèse]
Pour ceux que cela peut intéresser, les cinq plans sont:
- Une basse de viole à 7 cordes de Nicolas Bertrand, 1704, presque identique à celle de 1712 qui me sert de modèle pour celle que je fais présentement.
- Une autre (grande) basse de viole à 7 cordes de Nicolas Bertrand, 1720, qui se trouve à la Cité de la musique, à Paris.
- Encore une autre basse de viole à 7 cordes, De Guillaume Barbey cette fois, ca.1700.
- Une quatrième basse de viole à 7 cordes, italienne, extrêmement petite, dont j'ai très hâte de faire une copie.
- Un petit violoncelle à 5 cordes, possiblement anglais, début du 18e siècle.
[fin de la parenthèse]

J'ai donc reçu ces plans juste à temps, et j'ai obtenu les informations qu'il me manquait pour continuer mon travail. Tout avance très rapidement et je pourrai probablement, si le vernis sèche assez vite, amener cette autre viole à l'exposition dans vingt jours. Les cordes que j'avais commandées sont également arrivées, semble-t-il, je n'ai plus à m'inquiéter pour ça. Il me manque encore les chevalets, commandés à la mi-mars, cependant...

Malgré le vacarme et la fatique, donc, ce n'était pas une mauvaise journée.

samedi 2 juin 2007

Ma vie depuis dix jours.

Le temps presse. Énormément. Je n'ai probablement jamais travaillé autant. À partir de 9h le matin. Je déjeune et dîne dans l'atelier. Si les choses vont bien, j'arrête vers 22h pour souper en écoutant un film. Sinon je soupe, en travaillant aussi, et je n'arrête que pour aller dormir, vers 1h peut-être. J'ai donc pu, pendant ma première semaine intensive, faire cet alto, avec un joli morceau de poirier suisse que j'ai mis de côté depuis un an, spécialement pour ce projet. L'urgence de la situation dans laquelle je me trouve, et la nécessité de travailler très rapidement ne m'ont pas permis d'apprécier la fabrication de cet instrument autant que je l'aurais souhaité, mais il y aura d'autres occasions, c'est certain.

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Depuis mercredi, je sculpte ce nouveau manche, que je viens de terminer. Une tête de femme (encore!), coiffée d'un/une couronne/voile/chapeau/couvre-chef (un diadème, serait-ce le bon mot?), d'après cet original sur une viole de Nicolas Bertrand, 1712, au passé mystérieux, et que j'ai eu la chance d'héberger pendant quelques jours à l'automne 2005. Une sculpture exécutée très rapidement, certes, mais rapidement dans le sens d'«efficace», et non de «bâclé». J'ai toujours eu du mal à faire les yeux, mais ceux-ci sont mes meilleurs, je crois. Je suis plutôt content du mouvement des cheveux, aussi. C'est probablement plus facile de copier quelque chose que d'inventer un visage, une coiffure, des yeux...

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